Gélivures
Nuit dans le corps du silence
quelque chose bouge palpite.
Cailloux enfance jeu de piste.
Le danger démasqué
cache contre la peur.
Parler
à l’arbre sœur
graver des bleus aux branches.
Frondaison de frondeur sentier
Comanche.
Cépée
Enrager à fleur d’encre.
Pensée sève éclatante rouille Cyan tatouée soufre.
Signes lettres fractions de langue
peau.
De chagrin. Écho de l’incise douleur.
Empreinte heurts.
Il monte de la sève une histoire d’arc en ciel
une caresse une étreinte comme un revers de main.
Langue pluie. Chant des bleus et des blés bien trempés
Puisque sur l’écorce ça se révolte ça se confie.
Volis
Être là ne pas fuir.
Vigie cyclope sentinelle hurlement météore
cri sans oreilles.
Un carré d’azur veille la dépouille du temps.
Monstrueux maintenant à venir.
Jour de chair tendres vies anéantis.
La mort venue au silence
Survivre.
Ce qu’un bras hurle au ciel de sa racine à vos tempes.
Brigitte Brandeau
Texte pour Ukraine (Portfolio 24 planches, 2023)